Garde d'enfants : l’engouement pour les nounous anglophones

09/02/2012 10:24




Union Jack-Dough a Deer

Un nombre croissant de parents aisés cherchent à introduire leurs enfants à la langue anglaise, chez eux, dès le berceau.



Comprendre une deuxième langue dès le berceau: un nombre conséquent de parents aisés le souhaitent pour leur petit. Maintenant, ils sont de plus en plus nombreux à se décider en ayant recours aux soins d’une babysitter bilingue pour prendre soin de leurs bambins.

La personne tant recherchée en ce moment est une nanny. Venant du Pays de Galle voire venant du Canada, elle est en échange universitaire dans l’Hexagone pour un certain temps et a déjà pris soin de petits bouts de chou. Habituée à les surveiller au zoo ou au moment de la douche, elle leur enseignera encore la déclinaison des couleurs de l'arc-en-ciel dans la langue de Shakespeare et leur permettra de se familiariser avec la dénomination des ingrédients en faisant des cookies.
 

Des Filles au pair introuvables



Nous répondons aux demandes de familles franco-françaises relativement aisées toutefois aux caractéristiques très différentes qui estiment que leurs progénitures nécessitent de améliorer leur vocabulaire dès l’enfance, commente Antoine Gentil, fondateur et directeur de Babyspeaking. Le reste des demandes sont faites par des travailleurs expatriés de retour en France et désireux de ne pas perdre les connaissances apprises de leurs enfants dans une seconde langue. Quelques familles cherchent des gardes d'enfants qui parlent indien, espagnol ou vietnamien, précise Antoine. Après avoir passé quelques années à Barcelone, Sarah essaie de trouver une jeune étudiante espagnole afin que ses fillettes de tout juste 6 et 9 ans gardent en mémoire leurs acquis.

Selon Catherine Leroy, créatrice de l'agence Le Répertoire de Gaspard, embaucher une universitaire anglophone le week-end ou pour après l’école est meilleur marché que de rémunérer une nounou et un professeur d’anglais. Concernant des très célèbres jeunes filles au pair d’origine anglaise, vivant chez les familles, elles sont peu nombreuses. Connaissant une demande en hausse, elles ne se satisfont que des offres au cœur de la capitale et négocient parfois aux alentours de 130 euros la semaine, stipule Linda Bergonzi, créatrice du site de petites annoncesABC Families.

Les sites d'annonces en ligne regorgent de demandes comme celle-ci : jeune couple français à la recherche d’une nounou australienne. Plusieurs sociétés se sont lancées dans le recrutement de baby-sitters multilingues. Fondée au cours de l'année 2009 à Paris, l’entreprise Babyspeaking a déployé ces derniers mois une deuxième franchise dans la capitale des Gaules et une troisième à Lille. Employer ces nurses anglaises version XXIe siècle n'est plus réservé aux Parisiens ou des gens aisés. Avec les fonds donnés par la CAF (Caisse d'allocations familiales) pour le baby-sitting et après abbatement fiscal, ce service à la personne coûte en moyenne quatre ou cinq euros l'heure.

Echange culturel

Corinne, maman d'une jeune Léa de deux ans et demi, n'attend cependant pas à des exploits. La fillette, surveillée depuis une année par une Irlandaise une poignée d'heures hebdomadaire, découvre doucement à ces nouvelles sonorités mais pourtant ne discours pas dans deux langues. «Elle dit des petits mots toutefois on ne les comptes pas! L'ensemble s'enseigne de façon ludique, de façon musicale. Nous désirons autant que possible que la petite s'amuse et lui prodiguer un éveil sur le monde», dit la mère.

Pour quelques-uns, l’apprentissage d’une langue étrangère peut démarrer très tôt. Dès la crèche. Certains couples recherchent des nounous qui ont la possibilité d'aller attendre la sortie des bambins à l’école primaire et familiariser leur oreille dès le plus jeune âge à l'anglais. Il y a peut-être eu un effet Chatel puisque la recherche de baby-sitters bilingues est en pleine croissance depuis quelques temps, souligne Catherine Leroy. En janvier, Luc Chatel avait en effet plaidé pour l’enseignement de l'anglais avant l’entrée au primaire.

«Les familles n'espèrent pas que leur descendance devienne maîtrisant une autre langue en quelques semaines, renchérit Antoine. Il existera pourtant des progressions au bout de un moment dans le cas où le baby sitting est régulier.» Un grand nombre de jeunes parents ayant étudié une deuxième langue au lycée et sans vraiment la parler à l'oral aspirent prioritairement que leur bambin se trouvera plus dégourdi qu'eux hors de France et moins paniqués par des ennuis de prononciation. «Les plus ambitieux doivent veiller de ne pas bloquer leur petit. Après la crèche ou l'école , ces enfants seront fatigués et l'utilité de la relation avec la garde doit venir en priorité sur la leçon d'anglais» , rappelle Catherine.

 

https://www.be.com/